Emulation des interventions en matière d'activité physique sur les symptômes dépressifs à l'aide des données d'observation de la cohorte NutriNet-Brasil


Oral

Résumé

Contexte : Alors que des essais contrôlés randomisés ont démontré les bénéfices à court terme de l'activité physique, en particulier pendant les loisirs, sur les symptômes dépressifs, des incertitudes persistent quant aux interventions à long terme et à la dose nécessaire dans différents domaines.

Objectif : En appliquant les principes de l'émulation des essais ciblés, notre objectif était d'estimer l'effet des interventions d'activité physique soutenue sur le risque de symptômes dépressifs à deux ans chez les adultes.

Méthodes : Nous avons utilisé la cohorte NutriNet-Brasil, comprenant 15 558 adultes (12 036 femmes, 46,0±12,9) sans symptômes dépressifs, ainsi que des données complètes sur les facteurs de confusion potentiels de base et d'avant-base. L'activité physique a été évaluée à l'aide du questionnaire global sur l'activité physique. Les symptômes dépressifs ont été évalués à l'aide du questionnaire sur la santé des patients. Nous avons estimé le risque de développer des symptômes dépressifs sur deux ans, de la ligne de base à la fin du suivi, au suivi incomplet ou aux symptômes dépressifs incidents, selon ce qui survient en premier. Nous avons ajusté les facteurs de confusion potentiels avant et pendant la période de référence, à l'aide d'une formule g paramétrique, afin d'estimer le risque de symptômes dépressifs à deux ans selon différentes stratégies d'intervention en matière d'activité physique (c'est-à-dire domaines et durées), en les comparant à l'évolution naturelle.

Résultats : Par rapport au risque estimé de 30,7%(95%CI:27,1 ; 34,3) de symptômes dépressifs selon l'évolution naturelle, le risque de symptômes dépressifs à 2 ans a été réduit de 0,4 point de pourcentage (pp) (-0,7;-0,1) pour ≥75min/semaine, 1,2pp(-1,9;-0,4) pour ≥ 150min/semaine, et 2,2pp(-3,5;-0,8) pour ≥300min/semaine. En ce qui concerne l'activité physique de loisir, le risque était réduit de 1,5pp(-2,1;-1,1) pour la pratique de toute activité physique de loisir, de 3,2pp(-4,2;-2,3) pour ≥75min/semaine, et de 4,6pp(-6,1;-3,2) pour ≥150min/semaine. Cependant, les interventions émulées sur l'activité physique dans les transports n'ont pas montré d'association avec un risque réduit de développer des symptômes dépressifs.

Conclusions : Les adultes présentent une incidence plus faible de symptômes dépressifs avec des interventions d'activité physique soutenues à long terme, même avec des doses plus faibles.

Implications pratiques : Les stratégies à long terme visant à prévenir les symptômes dépressifs incidents devraient donner la priorité à l'activité physique de loisir, en ciblant particulièrement les personnes qui ne pratiquent aucune activité physique de loisir.

Financement : Fondation de recherche de São Paulo (processus : 2019/24124-7).

Autres auteurs

Nom : André Oliveira Werneck
Affiliation : Centre de recherche épidémiologique sur la nutrition et la santé, département de nutrition, école de santé publique, université de São Paulo (USP), São Paulo, SP, Brésil.
Auteur de la présentation : oui
Nom : Carlos Augusto Monteiro
Affiliation : Centre de recherche épidémiologique sur la nutrition et la santé, département de nutrition, école de santé publique, université de São Paulo (USP), São Paulo, SP, Brésil.
Auteur de la présentation : non